...

mouais. Je rentre de soirée et bien que c'était plutôt sympa, là c'est plutôt la loose. La faute à G, un ex de M, qui m'a limite bourré le crâne avec le fait que c'est bien de partir loin quand on est jeune, que je dois la laisser faire sa vie et compagnie alors que j'avais aucune, mais alors aucune envie de parler de ça - en fait je cherchais juste mon mec dans un bar. à part ça, avec J, on a refait le monde, on s'est envoyé des vannes dans la gueule, on a bu une bouteille de cidre et une autre de vodka, on a fumé clope sur clope et comparé nos jouets Mc Do, vive les happy meal. Ouais. Mon apparte est vide. Demain je suis supposée prendre mon courage à demain, marcher jusqu'à une agence intérim, ne serait-ce que pour m'apercevoir qu'ils font le pont, ou y aller et leur dire que je cherche du boulot et qu'ils feraient bien de m'en proposer vite fait, chose dont je me sens foutrement incapable. Envie de finir cette odieuse bouteille de vin qui traîne dans ma chambre depuis une semaine, de me foutre minable, de m'endormir carpette devant un film déprimant et de ne plus penser à rien. Je déteste les gens qui essaient de me prouver par A + B que j'ai tort quand je suis persuadée d'avoir raison. Je déteste les gens qui suivent bêtement et qui ont des idées préconçues. Je déteste qu'on me balance ces idées en pleine tronche sous prétexte que cette personne a 10 ans de plus que vous, et que par conséquent, cette personne connaît beaucoup mieux la vie que vous. Je déteste cette logique.
Bref. Hésitations. N'importe quoi pour me foutre la tête ailleurs. Du vin? Film ou pas film? In the mood for love ou Neverland? Neverland aurait un titre tout à fait approprié.

J'ai regardé Lust Caution hier et ça m'a un peu hallucinée. J'aime bien ces héroïnes de cinéma qui sont si classes, qui tiennent leur tasse de thé avec des gestes si délicats, qui ressemblent à des poupées de porcelaine et se comportent, au fond, comme de vraies femmes avec une tête qui pense. J'admire. Je devrais peut-être m'habiller en kimono moi aussi, un jour. (Non ça, c'était pas dans Lust Caution). Je devrais peut-être apprendre l'art de la conversation. Je déteste être imparfaite. J'ai détesté cette impression de se voir lentement couler, quand quelqu'un vous parle et qu'il y a une voix intérieure qui hurle "PLAIS LUI" et une autre, toute petite, qui dit "mais je me fais chier, bordel, il me fait chier!". Et qu'au final, je ne fais rien. Enfin si. J'ai juste dit après à quel point sa conversation m'avait déprimée, et ça a eu l'air de lui faire de la peine, comme s'il se sentait responsable. Après, J a décidé de reprendre les choses en mains, a décliné fermement son invitation à boire une bière, et a dit qu'on devait y aller. Y a des fois où je me dis qu'elle gère. En même temps, si j'avais eu le temps de développer ma théorie du "tu m'as fait mal avec tes paroles sévères", tout en me mettant en position de petite fille offensée, j'aurais peut-être pu lui pleurer dessus avant la fin de la soirée et le faire culpabiliser, ce qui aurait été très classe et ce qui m'aurait fait me sentir beaucoup mieux. J'aurais bien voulu voir B. J'aurais bien voulu ne pas gerber dans ma douche tout à l'heure. Putain, mes pensées de ce soir sont déprimantes. Navrée.