Bon vous savez quoi, je suis pleine de bonnes nouvelles. Pleine de cogite aussi, mais ça reste positif. Alors, première nouvelle... j'ai eu mes partiels, héhéhéhé, et avec un 11,2 de moyenne ce que je trouve pas si mal que ça. Voire très bien, surtout si on compare mon état général avec celui de l'année dernière à la même période (c'est à dire en plein trip suicidaire et pulsionnel). Et alors la seconde nouvelle, toute aussi plaisante, c'est que j'ai du boulot!!! ouais, j'ai eu un entretien ce matin et je vais donc bosser à Securitas, en tant qu'hôtesse d'accueil. Excellente présentation oblige, j'ai fêté ça avec une monstrueuse virée shopping (plus de 80€ dépensés... aïe!), mais d'un autre côté j'en avais besoin vu que j'ai à peu près que deux pantalons qui présentent bien. L'ensemble de ma garde robe est surtout composée de baggys, de jeans déchirés, de jupes immenses, de jupes minuscules, de robes avec lacets et autres bordels gothiques - et pour le haut, c'est à peu près pareil, sweats, corset, trucs bizarres et innommables... Alors bon, puisqu'il y avait besoin, puisque je vais avoir des thunes, puisque j'étais avec Ma, autant en profiter à fond. D'ailleurs heureusement qu'elle était là parce que j'ai totalement perdu les réflexes de "comment choisir une fringue classe d'un point de vue social" et elle m'a vraiment aidée à ce niveau. Très bonne journée en somme.
Et puis haaa, l'entretien ce matin s'est vraiment bien passé. Pour dire franchement, c'était le premier entretien en règle que j'ai fait. Pour le ménage à l'auto école et les deux fois où j'ai été serveuse, pas d'entretien mais plutôt une mise à l'épreuve tout de suite; et pour femme de chambre, c'était vraiment du grand n'importe quoi, voir articles précédents. Aujourd'hui, non. Comme d'habitude, je suis arrivée avec beaucoup d'avance et toutes les manifestations psychosomatiques que mon corps peut avoir envie d'exécuter: mains qui tremblent, crampes d'estomac, vertiges, nausées. Qui se sont brusquement volatilisés sitôt sortie des bureaux. Ahlala, c'est tellement beau qu'il faut que je vous le raconte en détail. J'arrive donc, je me fais accueillir par un mec en costard cravate, et je me félicite sur l'insistance que j'ai eue ce matin à bien m'habiller. Ce mec me fait flipper, mais bon je pense à ma psy qui m'a limite ordonné de ne pas être trop timide et j'arrive à baragouiner quelque chose d'intelligible quand il me demande qu'est-ce qui m'a donné envie de postuler chez eux. Pour dire franc, la réponse était surtout: le manque d'argent et l'avis de mon éducatrice, qui a décrété que ce boulot serait parfait pour moi. Mais bon, j'ai brodé sur l'absence de contacts humains dans le ménage, sur le fait que je voulais faire autre chose, que j'étais très disponible, et j'ai essayé d'oublier mon immense crispation intérieure. Et puis j'ai remarqué qu'il avait une cravate Mickey, et là je me suis dit, ce mec est un type cool. Professionnel, mais cool. Il m'a demandé si j'avais déjà fait de l'accueil auparavant, m'a demandé si je connaissais E, la fille qui leur a donné mon CV. J'ai dit que oui, mais la réponse était non: tout a été fait par l'intermédiaire de mon éduc, merci à elle. Puis quoi. Puis j'ai eu l'air de lui plaire et on est passés à la paperasse, les photos d'identité, les horaires de travail, tout ça. Puis j'ai eu droit à un questionnaire écrit sur mes aptitudes au contact humain (il me semble avoir vite pigé ce qu'il fallait répondre ou pas) et quelques questions de logique type QI. Ouf ça passe, et ouf je n'ai pas de casier judiciaire, sinon j'étais bien dans la merde. Heureusement aussi que j'avais eu la bonne idée d'aller sur leur site internet avant, sinon j'aurais pas su dire quoi que ce soit sur leur entreprise. Une fois la paperasse terminée, il me donne un badge (et oui je suis dans une boîte de sécurité ne l'oublions pas), mon planning, un livret de présentation du boulot, on parle de la paie (wouah ça va être bien payé en plus), des heures sup, et enfin, un sourire: "bienvenue parmi nous". Ha, il est cool. Et putain, ce que je suis contente! Vraiment, vraiment soulagée. Bon la deuxième partie de l'exercice sera de garder mon taf et de dépasser les trois jours, ce qui n'a encore jamais été fait pour moi. Ouais l'auto école ça fait deux ans que j'y travaille mais bon, il y a jamais personne. D'ailleurs il m'a demandé pourquoi est-ce que j'y étais restée si longtemps, genre putain c'est un job de merde ça. Du coup je me suis posée la même question, mais la réponse est sans doute que c'était vraiment le plus pratique pour avoir de l'argent sans faire beaucoup d'heures, ni voir qui que ce soit. J'ai pas répondu ça, j'ai juste dit que c'était vraiment bien pour aller avec mes études (que j'étais en passe de réussir, soit dit en passant). Oulala.
Et je suis ressortie de là fière comme un coq, et j'ai passé la suite de ma matinée à prévenir tout le monde: mon mec, mon éduc, ma psy, David, N, ma mère... Les prochains jours vont être chargés. Il faut que je me renseigne sur les itinéraires à faire pour aller aux deux sites sur lesquels je vais travailler, il faut que je m'achète un vélo aussi, sûrement. Enfin, je vais commencer très tôt le matin (quelques fois à 6h), et louper mon bus serait une catastrophe puisque c'est moi qui vais ouvrir aux employés d'EDF, par exemple. Donc bon. Mettre en retard je sais pas, 50 personnes, plus? ça me foutrait vraiment très mal. Prions pour que j'arrive à garder ce job.
Qu'est-ce que je voulais dire d'autre... ouais. ça m'a fait bizarre, après l'entretien, de me balader en ville habillée comme une nénette des temps modernes, presque fashion. Talons hauts, jean, sous pull rayé avec un col blanc. J'avais de noir que la ceinture et la veste. Et les chaussures. Et puis avec Ma on tripe pas mal à essayer des fringues bizarres, et je me suis notamment retrouvée avec une robe marron et beige, très évasée, un peu du genre de ce qu'on voit sur des défilés de mode vous voyez. ça aurait tendance à m'effrayer un peu, ce retour forcé à la normalité vestimentaire. Même si les fringues que j'ai choisies tout à l'heure me plaisent, je me sens pas vraiment... enfin j'ai l'impression de me travestir, d'être quelqu'un d'autre. Ma n'arrêtait pas de me dire, avec telle ou telle fringue, des trucs genre "c'est génial tu ressembles enfin à une vraie femme", et moi à chaque fois je pestais justement à cause de ça. Certes, mes fringues de délinquante, de prostituée dominatrice ou de femme en deuil, je vais pas pouvoir me les garder toute ma vie. Mais bon. Jsais pas.
J'adore Ma. Elle elle a un style très classe, très sexy et très coloré. Alors on s'est dit tout à l'heure qu'un jour on allait échanger nos fringues, rien que pour une après-midi. Je l'habillerai complètement en noir, avec des trucs à l'opposé de ce qu'elle porte et beaucoup de noir sur les yeux, et moi je vais me retrouver avec, disons, des pantalons moulants blancs, des tops bariolés et un maquillage qui donne bonne mine (perso la gueule de déterrée me va très bien). Je pense que ça nous fera sûrement très bizarre à toutes les deux, de changer de peau comme ça.
Bon sinon niveau cogite, je réfléchis à ces histoires de dedans et de dehors et de limites du corps que je sais pas où elles sont, et je me dis que y a plein de choses à régler de ce côté là. La scarification, la boulimie, et maintenant, les problèmes au lit avec mon mec, c'est un peu le même problème qui vire de droite et de gauche. J'aimerais juste comprendre. Enfin... vais aller manger avec un pote ce soir et il faut que je me bouge. Très chers lecteurs, je vous souhaite le bonsoir :)