week-end

Putain de week-end bordélique... mais pas déplaisant. Hier j'ai couru de partout. J'ai commencé par faire l'hôtesse parfaite avec Ch et P, avec qui j'ai passé l'aprème. Echange de musique, de potins, tour au centre-ville, retour chez moi. Puis ai rejoint B, marché jusqu'au centre ville où il y avait une procession contre l'esclavage, avec flambeaux, musique, gens. ç'aurait été impressionnant s'il y avait eu plus de monde mais pour le coup, j'ai pas pu m'empêcher de penser à une descente du Ku-Klux-Klan. Dégustation de glace au citron sur la place Grenette, où on est rejoints par M et Ju, qui sortent ensemble depuis peu. Rarement vu un couple aussi collé et aussi occupé à se bourrer la gueule mutuellement. On se cale dans un autre parc, on regarde un type gerber ses tripes, on tape la causette à quatre autres en pleine crise d'adolescence, (dont un en pleine mue aussi), occupés à se mettre d'équerre consciencieusement. Re-départ pour le jardin de ville, avec Ju, pendant que nos hommes vont s'acheter à boire de leur côté. Ju semble en plein désespoir social. A ce niveau là, j'ai souvent l'impression d'être une véritable tartuffe, mais il faut bien avouer qu'elle est pire. J'essaie vaguement de lui dire ce que je pense, me fait jeter correctement. Un mec vient nous interrompre, nous parle de l'amour universel - lui aussi est complètement mort. Il n'est pas très tard pourtant. S, un pote à mon mec, nous retrouve alors que nous regardons d'un air fixe le type qui nous parle, essayant de l'envoyer chier sans le rendre violent pour autant. Retour place Grenette, où G, R et H viennent aussi d'arriver. Nous sommes une petite meute, à présent, et commençons à regarder un début de baston. L'un des quatre jeunes à qui on avait parlé un peu avant est en train de hurler sur un autre mec. Il ne fait visiblement pas le poids mais il a un couteau dans la main, et on commence à se demander si ça ne va pas dégénérer quand une tribu de RK se pointe. Ils sont entre trente et quarante, et en plein trip... comment dire ça. Politique? Ouais on va dire ça comme ça. Ils scandent quelque chose comme "hourrah RedKaos" en se tapant la poitrine. C'est très impressionnant, et je réalise soudainement que ces types là, mon mec, et R sont ennemis jurés, qu'ils se connaissent tous plus ou moins entre eux et que s'ils se voient, c'est la baston assurée. Et oui, communisme et extrême droite, ça ne va pas ensemble... nous ne sommes qu'une poignée face à eux, personne n'a envie de se faire lamer, et on sonne la retraite sans avoir été repérés (du moins je crois).
Que je vous le dise franchement, j'ai jamais eu l'intention de faire un blog politique et jusqu'à présent, j'ai toujours préféré garder ce genre d'anecdotes pour moi. J'en connais pourtant pas mal, que je trouve dans l'ensemble assez flippantes. L'idée que mon mec puisse un jour être impliqué dans une embrouille et se retrouver, disons, à l'hosto, avec un coup de cutter dans le ventre me fait chier. Il le sait, mais je crois qu'il est prudent. Il sait aussi que d'un point de vue politique, on sera sans doute jamais d'accord, et ce qui est bien, c'est qu'on a jamais essayé de se convaincre l'un l'autre. Moi je prends un peu ce qui me plaît dans tous les partis. Je trouve que les Verts sont assez sympas, que la gauche ne rime plus à grand chose, que l'extrême gauche a de beaux idéaux. J'ai d'ailleurs appris par inadvertance que j'avais voté communiste aux présidentielles, j'ai trouvé ça assez drôle. La droite en elle-même ne m'attire pas plus que ça. De l'extrême droite, je pense que le côté "protection de l'identité nationale" et le retour à certaines valeurs n'est pas mauvais. Le fait de vouloir valoriser les travailleurs est pas mal aussi. Mais le côté distinctions entre les races, non merci. Enfin. J'ai toujours trouvé assez drôle, cependant, le fait que beaucoup de nos plus fiers représentants d'extrême droite se soient souvent entichés de filles "d'ailleurs": Arabes, Juives... avec qui tout ça n'avait soudainement plus d'importance. Ou comme si elles n'étaient pas concernées.

Où est-ce que j'en étais?... oui. B a enlevé son bombers, R s'est répandu en imprécations, G aussi, on a essayé de faire taire Ju qui n'y comprenait rien, et on s'est barrés dare-dare. On a essayé de se poser au jardin de ville, mais on avait à peine posés les affaires qu'une bande de mecs arrivent, on ne sait pas qui c'est mais on a un doute: on décide de repartir. Si j'avais pas eu le trac qu'il arrive quelque chose, j'aurais presque trouvé ça drôle, ce jeu de gendarmes et voleurs. M, Ju et S décident que nous faisons de la paranoïa et restent. D'après ce que j'ai pu entendre, ce n'est pas de la paranoïa. B et R ont déjà été remarqués, un mec s'est chargé de le leur faire comprendre. Un autre a dû aller se faire recoudre il y a pas longtemps, agressé par trois mecs cagoulés. C'est très moyen tout ça, et je suis du coup complètement satisfaite que mon mec n'aille pas faire le kéké sous leur nez, oui ça me convient très bien. Bref, les trois autres restent, à mon grand soulagement parce que Ju m'a un peu soûlée. Nous, après un détour magnifique, allons nous poser pas loin de chez moi, tranquillement, et j'en profite pour piquer du Manzana à H. J'ai décidé que je l'aimais bien, elle aussi. Quant aux autres, ils auraient mieux fait de venir avec nous. Un clodo ou un barjo surnommé Rambo est venu leur faire une démonstration privée: après avoir avalé sa cigarette allumée, il a broyé une de ses bouteilles et a avalé le verre, avant de s'évanouir et ne plus bouger. Suite à quoi, une meuf arrive, leur tape scandale pour ne pas qu'ils appellent le Samu (je serais curieuse de savoir pourquoi), saute sur Ju après l'avoir traitée de pute; Ju se met à courir, M leur court après, tabase la meuf, et c'est S qui nous a raconté tout ça, un peu plus tard. Une pure soirée improvisation, en somme. En ce qui me concerne, je trouve que ça valait le coup. J'aimerais juste être sûre que B n'aura jamais d'ennuis. Pour le moment, il dort. Moi, je vais bientôt aller rejoindre Ju dans un bar, sans doute pour digérer la soirée d'hier, et aussi pour lui dire une bonne fois pour toutes que ses sarcasmes à la con, j'en ai largement ma claque.

Ju me donne parfois l'impression d'être une petite fille, à qui il faudrait apprendre les règles élémentaires de la vie de groupe. Je suis très mal placée pour faire la leçon, mais malgré tout, je m'en sors mieux qu'elle. On m'a plusieurs fois fait remarquer que partout où je vais, je me fais apprécier facilement, et c'est déjà un bon point. Je ne sais certes pas vraiment comment l'utiliser, comment accepter qu'on m'apprécie, comment me poser en tant que sujet pensant et non comme plante verte agréable, mais bon. Ju, elle, fonce tête baissée et balance tout ce qui lui passe par la tête. Elle a encore plus peur que moi d'être affectée par les autres et se défend comme une malade. Elle m'a déjà dit qu'elle était jalouse de cette capacité que j'ai, mais je crois qu'il n'y a pas que ça. Je crois surtout que partout où elle m'envie, elle cherche à me rabaisser, à montrer que je ne suis pas si parfaite. Elle a tendance à m'attaquer sur tous les sujets sensibles, la nourriture notamment (elle se trouve grosse, je suis mince); est persuadée que je ferais bien de tromper mon mec (quoi, pour tout foutre en l'air? hors de question), et pour tout arranger, nous avons la même psy. Psy qui m'a donné son numéro de portable en cas de besoin, psy qui m'a fait partir en vacances, une fois, avec sa soeur (quand j'étais à l'hosto), et psy qui m'a, encore, présenté N, ma deuxième maman. ça la rend dingue. Mais voilà, c'est pas une raison pour m'en foutre plein la gueule. Autant à certains moments elle peut être adorable, autant quand elle me balance des trucs en pleine tronche j'ai envie de la baffer. Il est donc temps de mettre un coup d'arrêt.

(J'aime cette façon d'écrire: franche, simple, directe et efficace^^) J'espère que vos samedis soirs à vous se sont bien passés, sans bastons, sans tarés, sans engueulades :)