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l'Extincteur
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l'Extincteur
29 mars 2008

usure

road_to_perditionJ'ai envie de commencer par cette phrase ô combien constructive: tout me fait chier. Et le pire, c'est que je suis même pas d'humeur si mauvaise que ça, c'est juste que voilà, tout m'emmerde. Soirée d'hier particulièrement nulle. Vu Ju, et avons fini par passer la soirée avec Y, M et un autre M. Ai mangé trois fois plus que ce que j'aurais du, culpabilisée par les vagues sous-entendus de J, qui n'aime pas que je fasse ma difficile (elle dirait: "anorexique", avec l'air de dire, "arrête tes caprices de gamine"), et stressée par le fait que Y et M étaient déjà complètement morts. Suite à quoi, vu que j'étais absolument pas d'humeur à faire un scandale ou à dévier du chemin qui semblait avoir été tracé pour moi, je me suis attaquée à une bouteille de smirnoff par pure résignation, et histoire de creuser encore plus bas, à une bouteille de mousseux. On a été sur les gradins d'un parc et je me suis mise complètement minable, j'ai dit beaucoup de conneries, j'ai beaucoup fait rire les autres, et j'ai moi-même cru oublier un instant à quel point j'étais grosse, à quel point j'avais pas envie d'être bourrée, à quel point j'avais pas eu envie d'être avec plus de deux personnes à la fois. Je me suis adaptée. J'ai tout avalé de A à Z comme une véritable looseuse, ou comme une véritable salope. J'ai suivi les autres jusque dans un bar où je n'avais aucune envie d'aller, je me suis enfermée dans les chiottes et j'ai fait ressortir vite fait une bonne partie du dessert. L'air de rien.
Puis je suis allée m'emmerder avec les autres à l'étage, où j'ai réalisé que j'avais suffisamment bu pour pouvoir m'endormir comme une merde, ce qui a été un prétexte merveilleux pour rentrer. Une fois à l'apparte, j'ai fini cette putain de glace qui avait FOUTREMENT atterri dans mon frigo, et j'ai été gerber la glace et la suite de mon repas. Tout était horriblement acide; à cause du mousseux peut-être, et c'était douloureux aussi, quelque part dans la cage thoracique.

C'était honteux, véritablement. Et si vous voulez vraiment savoir la suite de ma soirée loose, j'ai ensuite été sur les sites les plus pourris et les plus morbides que je pouvais trouver sur le net, sans doute histoire de me dire que j'étais pas si nulle que ça et que j'avais passé une super soirée. Aujourd'hui, je me suis réveillée et j'ai réalisé, ô joie, que j'étais malade. Ce qui m'a permis d'être suffisamment lobotomisée pour aller faire les magasins et faire semblant de taper la converse à une espèce de potiche de quinze ans qui n'avait strictement rien à me dire, mis à part une sorte de message subliminal genre "toi et moi = copines parce qu'on est goths toutes les deux hahaha", et j'ai eu honte que les gens puissent m'assimmiler à ça. Je sais je suis très vache ce soir.

Et à présent, ma coloc, Y et Q sont partis se bourrer la gueule en ville avec J, et il paraît que ma présence était requise parce que je suis super drôle quand j'ai bu, les gens m'adorent. Merveilleux n'est-ce pas? Moi j'ai plutôt envie de dire que je me hais. Que j'ai aucune envie d'être d'équerre en leur compagnie parce que je me sens devenir une moins que rien, qui se dilue dans le désir des autres parce qu'elle sait pas faire autrement, surtout avec des gens qu'elle aime. J'ai envie de dire que mes seules satisfactions de la journée ont été de la plus haute jouissance morbide. Poids à 50,5 kilos, par exemple: y a de la baisse dans l'air. Vague envie de descendre encore, genre à 49 kilos, quel mal y aurait-il à ça et où serait la différence? Et satisfaction aussi d'avoir mal au cul quand je m'assois sur une chaise parce que y a des os qui pointent, dans le dos et aussi dans les fesses. Pas beaucoup, mais un peu quand même. Satisfaction de voir les tendons de mes mains et satisfaction encore d'avoir le ventre dur comme du béton quand on tape dedans. Satisfaction toujours de me trouver bien mince en ce moment, et satisfaction à l'idée de, peut-être, maigrir encore plus.

ça vole haut aujourd'hui, n'est-ce pas. Et dire que je vais peut-être rejoindre les autres plus tard, dans la soirée. Si le coeur m'en dit. J'ai envie de bouffer et de vomir. J'ai envie de me prendre une bouteille de n'importe quoi et d'aller clocharder au centre-ville, bêtement. Mais toute seule, parce que j'ai pas envie d'être accompagnée, du moins, pas par des gens que je connais. Pas envie de rajouter une couche de colle à cette étiquette que je me suis collée, si drôle et si spirituelle quand je suis bourrée. J'ai envie de me casser.  D'aller dans une montagne ou une forêt. Je voudrais comprendre pourquoi je m'entends plus avec mon meilleur pote quand on est ivres. Ou disons plutôt que quand lui l'est, si je veux avoir une quelconque communication avec lui faut que je sois bien imbibée aussi. C'est répugnant, c'est glauque, c'est nul, c'est pitoyable. C'est vomitif. all_

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