Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
l'Extincteur
Archives
l'Extincteur
20 février 2008

du redressement cognitif...

bonne_volonte...aussi appelé "bourrage de crâne", du moins de mon point de vue, mais ce soir, j'essaie de changer la donne et d'inverser la tendance. Pour commencer par le commencement, je me suis sentie bouffée toute l'après-midi et c'est extraordinairement déplaisant. Du coup j'ai été chercher la Volonté le plus loin possible, partout où elle avait pu s'enfuir et se planquer, et j'ai fini par en récupérer des morceaux - il me semble. Je me suis forcée. En sortant de chez l'assistante sociale, mon moral était tellement en baisse que je me suis dit, au point où j'en étais, plutôt que d'attendre la saint glinglin, j'allais appeler mon proprio et F maintenant. J'aurais aussi pu appeler mon dentiste, ça aurait pas été du luxe, mais bon j'en suis qu'à mes débuts. Qui sait, mes problèmes avec la paperasse, le boulot et les thunes sont peut-être un autre symptôme de la disparition hebdomadaire voire quotidienne de ma Volonté: je pense, je cogite les problèmes dans tous les sens, mais au moment d'agir, c'est le vide, la paralysie, la catalepsie voire la narcolepsie, l'angoisse, la terreur, bref tout ce qui peut vous empêcher d'agir. La preuve c'est qu'appeler tout à l'heure et formuler deux demandes, coup sur coup, ça m'a vaguement remonté le moral. Certes, pas longtemps.

Je venais de me foutre dans mon pieu, vous voyez, et puis j'avais textoté mon homme, dans un retour flamboyant de Non Volonté (c'était un texto genre que fais-tu, moi je sais pas ce que je veux, je sais pas si je veux te voir ou pas, je sais pas si je vais bien ni si je vais mal, bref le texto qui balance une pierre dans un lac et constate si ça fait des bulles ou pas). Lui, comme n'importe quel être humain, réagit de façon à me dire, voilà, il fait ça, avec telle personne, à tel endroit, et pour la suite de sa soirée il prévoit ceci et je peux venir. En gros, le mec qui n'a aucun problème pour savoir où il est et qu'est-ce qu'il veut. -Mais je continue ma petite histoire, aussi inintéressante soit-elle. J'avais un mal fou à lui répondre, tout bonnement parce que j'en savais rien. Ah seigneur, je sais pas si je vous ai déjà expliqué mes moments de Non Volonté, en fait. Vous n'allez peut-être pas comprendre. D'accord, je vais le dire. Mes moments de non volonté, c'est quand tout m'est, d'une certaine façon, égal, mais en même temps, tout me touche énormément; et d'une certaine façon, rien ne me satisfait mais je ne veux surtout pas qu'on me donne une mauvaise réponse, parce que ça me rend dingue. C'est les moments qui précèdent les gros pétages de plomb pulsionnels, où la seule Volonté qui me reste est dans l'autodestruction, parce que ça réveille.

Oups, plus je parle, moins j'ai l'impression d'être compréhensible. Compris, pas compris? C'est des moments où je sais PAS ce que je veux, mais à son point le plus extrême: je suis autant d'accord avec le oui qu'avec le non, et prendre une décision m'angoisse terriblement parce que je pèse le pour et le contre et le peut-être, et je suis capable de me prendre la tête sur des débilités pendant des jours, voire des semaines. Et en même temps, vous voyez, je suis pas complètement indifférente non plus, parce qu'il suffit qu'on me dise un truc genre "bon bin quand tu sauras appelle moi, d'ici là je fais ma vie", et là j'explose. C'est un phénomène de ma personnalité qui est encore tout à fait inexpliqué, vraiment. Vous pouvez le découvrir en toute exclusivité, chers lecteurs. J'en étais où dans mon histoire? (quelle mauvaise narratrice je suis, décidément).
Je laissais passer des quarts d'heure entiers avant de répondre à mon mec pour me décider pour se soir en me sentant très conne. Et puis j'ai décidé de contourner le problème en parlant de demain, le rdv avec F et si B voulait bien m'accompagner (parce qu'il se trouve que c'est pour déplacer une bibliothèque, et toute seule c'est impossible il me fallait absolument quelqu'un); suite à quoi madame Volonté du soir est revenue toute seule, rengaillardie par le succès numéro 1, et j'ai su quoi dire pour ce soir. Pour les lecteurs les plus patients, je peux même continuer ma petite histoire^^.

Quand je vivais seule, les moments où je me sentais dévorée par tout le monde (pour cause d'absence de Volonté), je déclarais la période d'asociabilité extrême, je débranchais portable et msn, et je disparaissais pendant une semaine, le temps de savoir qui j'étais et ce que je voulais. Y a même eu une fois où je m'étais barrée en Suisse avec ma tante pendant ce moment là, et je n'avais prévenu que B et ma mère. Je peux vous dire que mon meilleur pote était vert quand je suis rentrée. Enfin bref. Je crois qu'en fait j'avais jamais vraiment mis en lien les moments absence de volonté et sentiment d'être dévorée par tout le monde (vous savez c'est quand tout le monde m'apparaît comme terriblement envahissant et où j'ai plus aucune défense contre le monde extérieur), mais maintenant que j'y pense, ça me paraît foutrement logique. Si je sais ce que je veux, les gens peuvent pas m'envahir. Si les gens m'envahissent, c'est que je leur en laisse la place. Si je leur laisse la place, c'est que ma tête est vide, et il faut bien quelqu'un pour la remplir, puisque je suis incapable de le faire. C'est très logique tout ça. Ma psy a peut-être eu raison de se foutre de ma gueule, hier; ça a tellement du me vexer que ça a fini par me booster le cul, et du coup j'ai été obligée de réagir. Bref. Pour parachever mon grand exercice de volonté, toujours allongée au fin fond de mon lit, je me suis mise à respirer à fond en me répétant "je veux je veux je veux je veux" (le je étant l'inspiration, le veux étant l'expiration). Mdr. C'est pas la première fois que je me fais des petites séances de lavage de cerveau. Vous pouvez pas imaginer le nombre de phrases que je me suis répété pour arriver à me calmer ou m'endormir. J'ai pas encore tout fait, mais pas loin. Je me suis dit que j'étais géniale, que rien ni personne ne pouvait m'atteindre, que j'étais pas là pour résoudre les problèmes des autres, je me suis répété le mot "barrière, barrière, barrière" pendant des heures, je me suis dit que mon esprit était vide et serein comme une banquise, etc. Ce soir j'ai trouvé autre chose, héhéhé.


Et ha oui je voulais dire encore quelque chose mais argh, c'était quoi? zut. arghl. dzzzz. brrrt. Ah oui. En me répétant ma petite phrase, curieusement, y a plein d'images qui me sont venues en tête, des choses qui, effectivement, me font envie. Aménager ma chambre, principalement: je me suis vue inviter la perceuse de ma mère et ma mère pour faire des trous pour des rideaux, appeler C à la rescousse pour poser mon cache-lampe ou ampoule ou plafonnier enfin peu importe, poser et acheter des étagères, ranger mon merdier. Tout ça est un exercice de volonté. C'est génial. J'espère qu'elle va pas redisparaître dans la demi-heure suivante, ça me ferait vraiment chier.

Publicité
Commentaires
L
je comprends tout à fait le truc du "je veux tout mais je veux rien" (je résume en très gros lol) moi par ex quand je dois aller chez mes parents pr qqes jours (et que je vais mal) je n'ai qu'une envie c'est de voir mon mec, et quand je rentre de mon séjour, passées les 5 premières minutes je m'en fou, enfin nan mais j'ai l'impression de vouloir être seule, pas qu'on me touche etc... je précise que c'est quand je vais très mal mais bon c'est hyper perturbant, c'est dans ces moments là qu'on fait effectivement des conneries.. en tout cas je te comprends , et la non volonté c'est terrible, on s'en veut de rien faire mais si on fait quelque chose on a l'impression d'être oppressée... c'est chiant putain! bref pardon pour mon blabla, et ah oui le nouveau "lay out" de ton blog est super chouette!
M
Que je te comprends...<br /> <br /> Ce que tu appelles tes moments de "non volonté", j'ai trop connu (et connait encore par moments).<br /> <br /> L'impression que tout est égal, être incapable de prendre une décision et si quelqu'un d'autre en prend une a ta place, ou aborde le sujet, réaction puissance 10 : quoi que l'autre dise, c'est forcément le mot qui est complètement à coté de la plaque !<br /> <br /> Ca a l'air con mais, ce n'est pas forcément facile de savoir ce que l'on veut... Moi aussi je me mets à l'écart de tous quand ils me bouffent et que je n'arrive plus à savoir ce que je veux.<br /> <br /> Le point positif, en se rendant compte de ça : tout ne change pas du jour au lendemain mais, petit à petit, on se découvre et on ose s'exprimer.<br /> <br /> <br /> Bon, en résumé, contente de lire que tu te trouves... ;)<br /> <br /> <br /> <br /> (Je me suis laissée aller là... ^^)
l'Extincteur
Publicité
Publicité