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l'Extincteur
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l'Extincteur
22 février 2008

putain

putain ça va mal. Il est trois heure de l'aprème et je fous rien, je fais l'asociale dépressive chez moi en angoissant du retour de M à l'apparte, parce que je me dis qu'elle va trouver que sa colocataire est vraiment une asociale dépressive. J'ai envie d'appeler des gens mais en même temps je veux être seule, et en même temps plus je suis seule et plus j'ai envie de criser, chose contre laquelle je lutte plus ou moins depuis mon réveil, ce matin. Je me sens pitoyable et conne et je sais pas quoi dire aux gens. C'est con, j'étais tellement de bonne humeur quand je me suis réveillée, mais en une demi-heure chrono, c'était parti. Pourquoi est-ce que je me sens aussi bouffée, dévorée, envahie, alors même que je suis seule chez moi? pourquoi est-ce que je sais pas ce que je veux faire, pourquoi cette conne de Volonté apparaît et disparaît comme par caprice? comment faire changer ça? est-ce que me ruer dans le magasin le plus proche et acheter une tonne de bouffe règlera mon problème?
-paraît que non. Paraît juste qu'après je vais avoir la tête qui tourne, un nouveau déficit financier et les doigts niqués. Merde, j'ai envie de tout casser. Ma tête tourne en rond comme ça depuis un sacré moment.
-"Et si j'appelais J ou B?" et puis ça fait "nan, chais pas quoi leur dire", et puis "rien que de leur parler, je me sens envahie", alors après ça fait "et bien on sort, on se bouge au moins un peu le cul et on va regarder des magasins de déco" et ça répond "nan, j'ai pas envie de sortir, du moins pas toute seule", réponse "et si on appelait quelqu'un?" et ainsi de suite. Résultat, je deviens barge. Et j'ai une envie d'enfourner des gâteaux, des céréales, des trucs crémeux qui ne fait qu'augmenter, chaque minute. Il faudrait vraiment que je me décide pour un truc, maintenant. J'ai la tête qui tourne. Mis à part des biscottes et un yaourt, j'ai encore rien bouffé aujourd'hui. Ce qui rajoute une constante à mon cercle vicieux "sors au moins pour aller manger" et madame boulimie qui répond "ouiiiiiii ouiiiiii ouiiiiiii" et monsieur vertige qui dit "non non noooooon" et je suis au milieu à écouter le débat, en totale indécision, et je HAIS ça, et plus je hais ça et plus j'ai envie de vomir. Il faut prendre une décision, vite. Le pire, c'est que ne voir personne, ça me donne pas envie de résister à l'appel tentateur de la crise. J'en ai terriblement envie. Je sais, je devrais pas dire ça. Ces derniers jours je me suis trouvée plutôt mince, en fait, mais ça change rien au fait que si je me gave je vais aller gerber, parce que ça reste quelque chose d'intolérable. J'ai envie de gâteau à la crème. De gras. De chaud, sucré et gras. Quelque chose d'immondément bourratif.

putain putain putain. Vomir c'est pas bien. Vomir c'est la pente du mal. Mets toi bien ça dans le crâne. Surtout que si je recommence aujourd'hui, sachant que je l'ai déjà fait hier, je vais recommencer demain, juste pour le "plaisir" (ou la "détente", ou le "shoot", ou n'importe quoi), et après demain, et après pour arrêter ça va être hard, déjà que je vais pas super bien en ce moment. Bon je vais essayer de contacter J et faire fermer sa gueule à mon cerveau plein de doutes. Je vais proposer un café en fin d'aprème.

Je crois. Si. Peut-être. Enfin, avec J, ce qui est étrange, c'est que j'ai tellement peur de me faire dévorer par elle à la base, que je suis du coup toujours sur le qui-vive quand je suis avec elle, et du coup, elle est une des rares personnes avec qui je me sente pas vraiment dévorée. Je crois. Les autres, quelque part, je leur fais peut-être trop confiance. Je laisse la porte ouverte et... chais pas. C'est même peut-être pas vrai, ce que je dis. Hier j'ai parlé avec Y, et il m'a raconté ses dernières envies suicidaires, et je suis restée de marbre. J'oscille entre la carapace de quinze mètres et l'absence de carapace. ça me tue. Vite, il faut que je la contacte avant de me remettre à douter. Quel effet bénéfique, ce blog.

...
Oh seigneur, elle est pas connectée sur msn. Un texto alors? argh. Un texto ça me paraît le bout du monde, déjà. Parce qu'il faut direct parler, proposer, je sais pas, ça m'angoisse. Msn a ça de facile, sitôt écrit, sitôt envoyé. J'ai envie de crème. Argh. Oh putain et je m'étais dit que j'irai au centre H aujourd'hui, ainsi que poser ma paie à la banque, il serait peut-être temps. Putain. J'ai peur de sortir de chez moi, j'ai pas envie qu'on me regarde. Combien il me reste sur mon compte? j'ai de quoi tenir le week-end ou pas? c'est grave si j'y vais pas? merde elle répond pas, elle est vraiment pas là, vraiment hors ligne. putain putain putain.
Et il y a B qui voulait me voir ce soir. Je lui ai toujours pas répondu, c'est nul. Je sais absolument pas quoi lui dire. Si c'est pour partir au quart de tour et me retenir toute la soirée de lui hurler à la gueule (pour rien, en plus), autant éviter. Hors de question de foutre en l'air notre belle entente par caprice. J'ai envie de crème.

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