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l'Extincteur
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l'Extincteur
20 février 2008

minceur

Cogitations nocturnes. Mon rdv avec la psy a été une horreur: je lui ai raconté en long en large et en travers à quel point je me sentais bouffée par tous en ce moment, et elle s'est mise à rigoler gentiment, et m'a dit que c'était très bien que je pète un plomb, ça me forcerait à réagir à temps la prochaine fois. Du coup quand je suis ressortie, loin d'avoir envie de pleurer, j'avais envie de hurler sur tout le monde et j'étais d'humeur parfaitement scandaleuse.

Et puis... comment aborder ce sujet sans me sentir trop conne hein? mouais, y a pas moyen. Alors autant ne pas aborder ça. Je vais juste dire, tout d'un coup, je sais plus trop à quoi je veux ressembler. Pour la première fois depuis des lustres, je me dis, peut-être, j'ai pas envie d'être un tas d'os. Peut-être je suis déjà suffisamment mince comme ça. Les gens autour de moi en ont tous l'air convaincus, en tout cas; et pour la plupart, ils essaient aussi de me faire manger un maximum (je déteste ça). Peut-être que si je peux suivre les contours de mes clavicules, de ma colonne vertébrale, de mes hanches, c'est que j'ai plus besoin de maigrir. Et puis G et M se sont mis d'accord pour dire que ma balance, elle déconne. Et qu'elle rajoute trois kilos. Ce qui me ferait aboutir à la conclusion que j'ai pas grossi, même en me remettant à manger un peu, je suis toujours à 52.

Ouais c'est vrai, je remange. Je retouche à des choses que j'avais mises de côté depuis un bon moment, c'est étrange. Par exemple, pour la saint valentin, avec mon mec, on s'était fait un bon petit dîner. Déjà la chose en soi était difficile pour moi, j'ai toujours beaucoup de mal à manger le soir. Mais bon, un dîner, quoi. Avec des patates, du saumon et une sauce à la crème (j'ai découvert ce jour là qu'une crème allégée pouvait être plus légère qu'une sauce à salade, allégée aussi, ça m'a fait zarrebe) avec du poivre, du vin blanc et des machins. Et un fondant au chocolat en dessert. C'était vachement bon et j'ai réussi à presque pas culpabiliser, sur le coup, en me jurant que le lendemain de toute façon, le régime continuerait comme d'habitude. ça faisait deux ans que j'avais pas dû acheter du beurre, pour vous dire la vérité; et sans doute un sacré bail aussi où j'avais pas acheté de patates à frire sans les avoir vomies après. Pour éviter tout petit soucis de ma part, B a embarqué tout ce qui en restait quand il est rentré chez lui, après. C'est ... bizarre. Il semblerait que les gens les plus proches de mon entourage finissent tous par prendre des petites dispositions à mon égard pour m'aider. D'une manière générale, ils ont tous commencé par une période où ils me disaient "mange, ça ira mieux", jusqu'à ce que j'explique que faire rentrer, ça va, mais garder, ça va pas. Et quand ils comprennent ça, c'est bon, parce qu'ils arrêtent de me foutre de la nourriture sous le nez, ou alors en petites quantités pour que je me mette pas à baliser, ou bien s'ils voient que je suis en train de commencer à me gaver, hop, la remarque qui tue (surtout publiquement...) "t'es pas obligée de finir tu sais". Du coup je suis rappelée sur terre et je suis bien obligée d'arrêter quand je pars en vrille. C'est pas mal. Je trouve ça même vachement cool, quand des proches m'invitent à manger et me disent qu'ils ont préparé un petit truc spécial pour moi, ou qu'ils sont prêts à adapter et tout. Je trouve ça bien aussi, que ma coloc accepte de planquer ses chocolats pour que je tombe pas dessus.

Il y a une phrase qui me fait cogiter, aussi. J'avais lu ça sur un forum. Une nana ex boulimique disait que, maintenant qu'elle était guérie, elle avait un léger embonpoint, mais que curieusement, elle se sentait beaucoup moins grosse que quand elle avait, disons, vingt kilos de moins. J'avais vraiment trouvé ça impressionnant. Vivre sans se trouver grosse. J'ai jamais connu ça, en fait. Je me dis qu'un jour je serai comme elle, peut-être, mais la partie anorexique de ma personne dit que non, jamais, hors de question pour le côté embonpoint. Mais elle restera pas toute ma vie cette partie là, hein? - nan, je la ferai sûrement dégager un jour.

(la photo ci contre, c'est pas moi. mais je trouve que, niveau fringues et tron
djjiiiche, ça y ressemble. en ce qui concerne le volume général, par contre, je suis bien incapable de vous dire si je suis plus mince ou pas. je pense que ça doit être à peu près équivalent...)

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Commentaires
S
Y a comme une grosse bouffée d'humanité dans ton article. Voir les gens qui t'entourent essayer de comprendre et tout faire pour que tu sois bien, ou mieux. C'est joli. Enfin beau, même. J'ai envie de croire en tout ça quand je te lis. Croire que finalement on vit peut être pas dans un monde d'égoïstes. <br /> <br /> Bises.
l'Extincteur
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