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l'Extincteur
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l'Extincteur
28 novembre 2007

Lovers (1)

Mon homme. J'ai envie de parler de lui, cette nuit. On a passé la soirée ensemble, avec des potes à lui et une pote à moi, comme ça, à squatter devant un concert de hardcore métal qui était si pourri, aux dires de R, que personne a voulu payer l'entrée. Alors on est restés devant, bu de la vodka pour moi et de la bière pour eux, à brasser à droite à gauche avec des gens et à refaire le monde.

Je cogite pas mal sur ce que c'est un homme et ce que c'est une femme, en ce moment. Sans doute parce que ça va si bien avec B que je veux être sûre que ça foirera pas de nouveau. Et aussi parce que l'autre B, le B de cet été sur qui j'ai eu des vues, m'a fait un effet très bizarre parce qu'il prenait une place de fille. Oh c'est peut-être parfaitement con ce que je vais dire, mais enfin voilà, ça me faisait bizarre. J'avais l'impression qu'entre lui et moi, l'hommme c'était moi. Lui était dans les sentiments exacerbés, la culpabilité, le remords, le doute, les excuses plates, et moi j'étais là, à lui gueuler dessus quand ça allait trop loin, à remettre les pendules à l'heure, à l'écouter, essayer de le soutenir, essayer d'extirper de lui un minimum de force vitale, et puis j'ai été épuisée de tout ça, et j'ai lâché l'affaire. Il n'empêche que j'ai de l'estime pour lui, qu'il m'a apporté des trucs, permis de passer des vacances agréables dans la montagne, comme ça, par générosité, mais je suis incapable de le fréquenter, maintenant. Parce que rien que de penser à lui, j'ai envie de le secouer très fort.

Avec mon homme, c'est pas pareil. Je devrais pas me mettre à développer de grands sujets de cogite à cette heure là, surtout que je dois me lever tôt demain, mais enfin le cerveau humain étant ce qu'il est, autant le vider quand il est lancé et dormir peu, mais bien, plutôt que d'aller me coucher et de me relever dans une heure parce que j'ai trop besoin d'écrire. Bref, revenons en à B - le bon B. On a une sacrée histoire, tous les deux. Voyons.
On s'est rencontrés quand j'étais en première. Je dirais mars ou avril, j'avais donc 16 ans et lui 18, quelque chose comme ça. Il m'avait tapé dans l'oeil. J'étais une nouvelle recrue du métal, j'écoutais du Manson, du Slipknot, je connaissais ETHS vite fait et Arch Enemy encore plus vite fait. Il me fascinait. Très mince, solitaire, le crâne rasé, toujours en noir, toujours avec des hurlements mp3iques dans les oreilles, je crevais d'envie de faire sa connaissance. Moi je traînais avec des nanas gentilles, mais superficielles, avec qui j'avais en fait, rien à partager. Je me traînais aussi un sacré lot de problèmes, je commençais à carburer à la scarification, je fuyais ma mère et l'appart familial comme de la peste - et en plus je commençais à fumer. Pour passer le temps, j'étais soit enfermée dans ma chambre, soit en train de zoner dehors, le plus tard possible. Rentrer chez moi était un cauchemar. Enfin bref. Je l'ai guetté pendant plusieurs mois, et à force, je connaissais son emploi du temps par coeur. Sans même le trouver particulièrement beau ou attirant, va savoir pourquoi, j'avais la certitude qu'il fallait que je connaisse ce mec. J'avais l'impression qu'on aurait beaucoup de choses à se dire, je voulais savoir qui il était, comment il s'appelait, comment était sa vie. Alors un jour, je l'ai abordé.

J'étais terrifiée. C'était un vendredi en tout début d'après midi. Je savais bien qu'il m'avait déjà remarquée, mais il m'avait l'air si hermétique que j'avais la certitude que j'allais me faire jeter. Je me suis donc approchée, morte de trouille, prête à jeter les armes et partir en courant en criant au feu, et je lui ai demandé s'il voudrait pas qu'on fasse connaissance, tous les deux. En y repensant c'est drôle. Lui était persuadé que j'allais lui demander une clope et avait déjà la main dans la poche. Et puis moi j'étais tellement sûre de me faire rembarrer, que j'avais absolument pas prévu quoi dire s'il disait oui. Alors on est restés cons tous les deux, et comme on avait que ça à faire, on a parlé métal. Il m'a parlé de Mayhem, Marduk, Cannibal Corpse, Darkthrone, des groupes dont j'avais jamais entendu parler. Et il m'a filé son numéro.

Je suis arrivée en cours avec dix minutes de retard mais je m'en torchais, j'avais un sourire béat (d'autres diront: débile) jusqu'aux oreilles. On s'est donné des rendez vous, juste tous les deux, et on a fait connaissance, après. J'adorais sa voix au téléphone. J'ai été dingue la première fois que je l'ai vu sourire, ça éclairait son visage, c'était magnifique. Il me parlait de son monde à lui, du métal, des concerts qu'il avait fait, des pogos, de la fois où il s'est fait péter le nez par Légion (l'ancien chanteur de Marduk) à coups de godasses, parce qu'il avait slammé. Il m'a prêté des tas de CDs, que j'ai tous écoutés très forts dans ma chambre. Et puis on est sortis ensemble, en juillet.

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