réunion

Bienvenue dans l'apparte du foutage de gueule géant. Oui ok, autant vous prévenir tout de suite, j'ai les nerfs. Y, M et sa mère sont tous réunis chez moi pour sociabiliser, ô joie. Venez donc regarder sous le nez celle qui vient de se faire prendre pour une conne par votre fille. Mais oui je vais très bien, merci. Entendez M raconter que peut-être elle et moi serons encore en colocation quand on aura 30 ans, mais oui bien sûr. Je vois M chercher mon regard à chaque truc qu'elle dit. Il n'est pas là. Je suis absente. Moi = reine de glace, c'est ça. Allez vous faire foutre.
"Vous vous vengez très bien sur vous", a dit ma psy tout à l'heure. Elle à trouvé que j'avais maigri, encore. Je lui ai répondu que le poids n'avait pourtant pas changé mais ... mais c'est vrai, je trouve qu'il y a des os qui pointent un peu plus qu'avant. Me suis rarement sentie aussi plate de partout, vraiment. Enfin. Demain je vois mon éduc. Je lui demanderai son avis. Faut bien que quelqu'un soit mes yeux. Mon mec est très gentil, mais en fait, il passe son temps à me répéter que je suis belle et du coup toute considération autre est vite passée à la trappe. J'aimerais bien que quelqu'un me trouve la photo d'une nana qui soit foutue comme moi, pour pouvoir la regarder et me dire je ressemble à ça, je suis pareille. Parce que là, c'est pas pour dire que je sais pas de quoi j'ai l'air, mais presque. Avec Ju, on s'est dit qu'on se ferait une thérapie photo, le jour où on trouverait un appareil. On en aurait bien besoin toutes les deux, putain.
Et en même temps, si j'ai vraiment perdu du volume, quel enthousiasme. Ahaha, voyez ce que je fais du corps que vous m'avez octroyé, je me venge dessus, après l'avoir déchiqueté je l'affame, n'est-ce pas merveilleux?- j'ai dit à ma psy que je me remettais à chier avec la bouffe quand quelque chose m'échappait dans une situation, une situation que je n'avais pas pu contrôler, et que histoire de me rattraper sur quelque chose, je restreins la nourriture. D'une certaine façon, toute cette histoire est très ennuyeuse. J'ai beau avoir conscience de certains mécanismes, ça m'arrête pas pour autant. Peut-être que le jour où j'arriverai à avoir conscience de mon corps, du mal que je peux lui faire, ce jour là, je pourrai arrêter. Pour le moment, mes cicatrices comme mes os me paraissent plus comme des sortes de concepts visibles, des théories. Rien de plus. Rien qui me donne envie d'arrêter mes conneries.