table rase

Je sais pas par où attaquer. Je suis dans cet espèce de pièce obscure avec ma coloc en train de dormir dans un coin, et je sais vraiment pas où j'en suis. En fait, ma pensée oscille entre deux grandes matrices idéologiques: 1) une bouteille de mousseux, un bord de trottoir, et la sacro-sainte mission de parler à tous les gens qui passent (ou simplement regarder dans le vide et se bourrer la gueule)  et 2) le rdv chez ma psy d'hier. Qui a été une véritable horreur, vu qu'à peine installée, j'ai commencé à lui dire que ma vie me faisait chier, que je m'emmerdais grave, que ma routine stupide était en train de me flinguer, que j'avais de nouveau des envies toxicomaniaques de scarification (et vas-y que je fantasme sur des cutters acérés et salvateurs), que j'avais tellement fait abstraction de tout ce qui m'emmerdait pendant un moment que j'étais en train de tout me prendre dans la gueule, mais l'avantage c'est que je ressentais plus ni angoisse ni peurs (mais que j'avais plus envie de rien non plus); et voilà que j'étais en train de pleurer comme une madeleine et de limite bourrer le divan de coups de pieds tellement j'avais les nerfs. J'ai aussi dit que je cogitais sur cette histoire que ma mère ne m'aurait pas vraiment appris les limites entre l'imaginaire et le réel qui m'aurait conduite à devenir à moitié barge, à ne plus savoir si j'étais une seule personne dans ma tête et à croire des aberrations aussi énormes que stupides concernant mon corps et ses éventuelles limites. Le tout a été conclu par un "mais de toute façon me prendre la tête là-dessus me fait me sentir comme une poule qui a trouvé un oeuf, comme si je m'extasiais devant un truc débile qui n'a en fait aucune importance mais que c'est toujours bien de se prendre le chou dessus parce que ça fait genre je suis vivante et y a des trucs intéressants dans ma vie", ce qui l'a vaguement fait marrer. Vous l'aurez donc compris, c'était un entretien tout ce qu'il peut y avoir de plus névrosé et pathétique, mais restons calmes. Ma psy, cette grande manipulatrice des inconscients, m'a en gros fait comprendre qu'il serait temps d"engager mon désir dans un projet de vie"; que chialer un bon coup ça pouvait faire que du bien, que j'étais pas obligée de tout cacher à tout le monde, et que tout ce que je lui disais était très justifié (mais excusez moi, je n'arrive plus à me rappeler pourquoi).
En sortant du cabinet j'étais complètement à la masse.

...

Et puis écoutez. Alors même que j'écris, je me dis que cet article est vraiment nul et que je ferais mieux de le virer. Voire d'abandonner mon blog aussi parce qu'il est forcément vraiment nul lui aussi. Alors avant de me dégonfler encore une fois, je publie et j'arrête la cogite ici. ça ne produit vraiment rien de bon. peut-être qu'il vaut mieux faire abstraction encore une fois. Jusqu'au prochain craquage.

En vous souhaitant une bonne nuit malgré tout.