réveil

Faut croire que je vire matinale, ça craint. En 20 ans de petite vie, c'est bien la première fois que je me réveille comme ça, presque naturellement, aux alentours de 9 ou 10 heures du mat, tous les matins. Par contre faut dire que c'est la première fois aussi que je dors autant en journée, je fais des siestes monstrueuses et j'arrive encore à dormir la nuit, étrange. je suis peut-être réellement fatiguée, qui sait.
Alors bon, j'ai envie de vous raconter la suite de ma journée loose d'hier. Je vous préviens c'était vraiment, vraiment loose. Après avoir donc écrit deux articles ici, dont un qui n'a servi à rien puisque effacé par mystère du saint esprit, après avoir décrété que je faisais péter les cours, je me suis foutue devant la télé et j'ai dormi. J'avais mis mon réveil mais laissé le portable en mode silencieux, ce qui a fait que j'ai émergé à 18h. Hoquets de rage et de surprise, d'autant plus que j'avais parlé avec R sur Msn, que je lui avais décrit mon état loqueteux et qu'il m'avait proposé de venir chez lui à 18h 30. Et puis je pensais pas jeûner autant (3 krisprolls dans la journée, c'est léger). Je culpabilise et je me sens conne, encore une fois. En tombant devant un miroir, je découvre aussi que j'ai une véritable tête de déterrée, je suis pâle comme une morte et le teint cireux, ce qui augmente encore ma bonne humeur.

Après avoir claqué 4€ dans une boulangerie pour acheter du gras, je décolle pour aller voir R. Il m'accueille très gentimment, me propose de manger chez lui, de l'accompagner chez des potes. Je dis oui à tout. Contrairement à ce que je pensais, il me juge même pas, m'engueule même pas, et cherche plutôt à  me réconforter. Adorable. Et il me traîne faire des courses, à moi de choisir ce que je veux, c'est lui qui paye. J'ai l'impression qu'il est mon grand frère, presque. De retour à sa baraque (qui est dans un état pas possible, serviettes plus ou moins moisies, couverts et assiettes sales de partout qui ont servi de cendrier, cordes de guitare sous le canapé, matelas en décomposition etc) on se fume une clope, il m'installe sur une chaise, me dit de plus bouger et s'attelle à la lourde tâche de me couper mes tomates (tu les coupe en combien chez toi? comme ça ça va?) et de se préparer son repas à lui (viande et marrons au micro ondes). Son coloc arrive, nous parle un peu, se replonge dans ses révisions.

Et puis on est allés chez ses potes et j'ai eu un mal fou à m'intégrer. D'ailleurs je crois pouvoir affirmer que j'y suis pas arrivée, d'abord parce que je préfèrais observer les gens et me taire, ensuite parce que j'arrivais même pas à me souvenir de qui était qui et qui vivait dans cet apparte ou pas; et enfin parce qu'au moment où je commençais à me détendre j'ai aussi commencé à tourner de l'oeil. C'était embarrassant et j'ai toujours pas bien compris pourquoi, pourquoi à ce moment là. Vertiges terribles, plus possible de se concentrer sur quoi que ce soit, et au premier coup de chaud et d'étoiles, je fais un signe à R. Personne avait rien vu et je me suis sentie un peu mal, devant les autres, à demander un apparté avec le meilleur pote de mon mec. Bref, je lui annonce que ça va pas bien, je tremble comme une feuille. A coup de flotte glacée et de flotte sucrée, je me récupère un peu. Il me propose de me ramener, j'accepte. Une fois couchée chez moi, ça tourne encore pas mal, alors je me surélève les pieds et c'est comme ça que je me suis endormie, avec du vernis pas sec sur les doigts et la radio en fond sonore.


Et j'ai toujours pas bien compris le coup du malaise, honnêtement. Surtout qu'il semblerait qu'à chaque fois que ça m'arrive, je me démerde pour être entourée par des mecs. Bonjour l'image de petite précieuse fragile... la dernière fois que j'avais tourné de l'oeil c'était à l'hosto, comme par hasard quand David était de garde. R a décrété hier que je faisais une crise d'hypoglycémie et puis bon ça va, il a pas eu l'air de m'en vouloir et n'a pas paniqué non plus, ça lui arrive de temps en temps. Pour aujourd'hui, même si je suis encore en train de faire péter les cours, je me dis que je vais arrêter un peu mes conneries, aller faire des courses et me faire un vrai repas à midi. Genre pâtes et sauce tomate, histoire que ça me reprenne pas en fin d'aprème. Je crois que pour reprendre l'escalade je vais attendre un peu. Je tremble un peu trop pour ça. Mais je peux pas m'empêcher de penser... putain de corps.