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l'Extincteur
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l'Extincteur
7 janvier 2008

du souffle de l'esprit et de la puanteur de l'âme

[me demandez pas pourquoi ce titre, c'est juste sorti comme ça, tout seul.]

Dans l'espoir de calmer un peu mes nerfs en pelote, je vais essayer de me concentrer sur un sujet à la fois. La bouffe, par exemple. Et bin franchement, ça va beaucoup mieux depuis que j'habite avec M. Je dirais même qu'elle et moi, on semble s'entendre très bien. On part dans de grandes discussions psychologiques sur nos mecs, notre façon de bouffer, les esprits, les délires schizophrènes que l'une d'entre nous a déjà pu avoir (moi par exemple), les petites épreuves de la vie que l'autre d'entre nous a déjà pu avoir (genre se faire harceler par un sauvage pendant 4 ans), re nos mecs (ha ce qu'on les aime! mais des fois on voudrait bien s'en passer), la couleur de nos strings, de nos cheveux, de ses lentilles; on s'occupe à foutre des tapis par terre, du chauffage dans nos murs, un semblant d'hygiène de vie (qui veut du taboulé à 4h du matin???), des petits rituels (genre la règle des 3C du matin: café clope caca), et puis bah on se fait notre petite vie quoi! et la bouffe là-dedans? putain j'avais déjà oublié. Ah oui. Pas fait de crise depuis une semaine, c'est dingue non? alors je sais pas si c'est parce que j'étais trop bourrée pour m'en apercevoir, mais enfin, je suis fière de moi. A vrai dire, j'aurais plutôt tendance à oublier de manger ces jours-ci, mais peu importe, je gère quand même, et franchement, c'est bien. J'arrive même à faire des exploits nourrituraux: imaginez vous que je fais un repas par jour, que je compte [presque] plus les calories, et que y a même des fois où j'arrive à m'acheter des pâtes à la carbonara (non mais vous vous rendez compte? ça devait faire un million d'année que j'en avais pas mangé), voire une part de pizza, et que je pars même pas en crise avec. Enfin, pour atténuer un peu ce portrait idyllique, je me dois de vous dire que cette semaine M part chez son père, à l'autre bout de la France, et que ya moyen que je me sente soudainement très seule pendant une semaine - et que rien que d'y penser j'ai envie de bouffer comme une dingue. Mais bon, on fera aller. Après tout, je revois ma psy demain aprème.

Enfin! il me semble que j'ai dit à peu près tout ce que je voulais sur le thème numéro 1, alors passons au numéro 2. Beaucoup moins réjouissant. Enfin, je sais pas. C'est juste que j'aime pas quand mon homme déprime. Pas dans le sens où je pourrais lui en vouloir, mais plutôt que, outre le fait de se faire du soucis pour lui, j'ai toujours peur de me prendre des sales petites remarques assassines et jalouses dans la gueule et que je sais jamais comment je vais y réagir. Parce que ce qui l'a fait bader, à la base, ç'a été quand il a su que j'allais revoir S - un ex à moi. Ah, fait chier. Du coup il s'est remis à penser à Y, le gars avec qui j'avais fauté, et à tous les autres ex qu'il n'a jamais connu (et qu'il ne connaîtra jamais); il a aussi pensé que tout était foutu pour ses partiels, qu'il aurait plus qu'à être caissier à Monoprix l'an prochain, que ses parents l'aident pas du tout, et ça y est, je crois qu'on a un tableau à peu près complet de son coup de blues. Effectivement c'est pas simple. Alors moi j'ai envie de le chouchouter; je lui roule ses clopes, je lui fais des câlins, je lui dis qu'il est beau et fort, que je l'adore, et tout ça, toutes ces choses qui sont vraies et que je pense, mais au fond de moi il y a un doute, un doute affreux, que j'arrive pas à faire taire. Quand bien même je sais bien que je suis folle de lui, j'ai peur. Dieu sait pourquoi, j'ai cette impression qu'entre nous, malgré tous nos efforts, tout ce qu'on peut s'offrir, tout l'amour qu'on a l'un pour l'autre, ça va mal finir. Je sais pas si je dis ça à cause de la Raison numéro 1, que je n'exposerai pas ici des fois que, ou à cause d'une sorte de pressentiment terrifié, mais enfin, ça me fait peur. J'ai l'impression que je ressens d'avance le gouffre et la finitude atroce de la fin de notre couple/ ou de notre vie commune, et je suis morte de trouille. ça tombe foutrement au mauvais moment, c'est clair. Oh bon sang. Si au moins je pouvais supprimer une de ces raisons, ça me soulagerait pas mal. Je sais pas combien de temps je vais pouvoir prendre sur moi comme ça. Ou alors il faudrait que je me brouille définitivement avec une certaine personne, ce qui me ferait un mal de chien. En fait, en y réfléchissant bien, ce qui me fait le plus peur entre nous deux, le truc qui me donne envie de fuir, c'est que j'ai peur par avance de le perdre. Je crois. J'ai peur de sa violence lattente, quand bien même elle n'a jamais, volontairement, été dirigée contre moi. Je déteste ces moments où il devient fou de rage, où je le vois, raide, bouillonant, furieux, pâle, prêt à tuer qui que ce soit en travers de son chemin (et tout particulièrement, quiconque serait entre lui et moi...), parce que là je deviens à la fois tout et rien. Je crois que je suis incompréhensible, mais tant pis, moi je me comprends. En fait c'est comme si je pouvais à la fois être la cause et le remède de ces états là. Et c'est terrifiant, et ça me plane au dessus de la tête à chaque connerie que je peux faire. Et il y en a une que je refuse de faire à mort, mais qui semble me pendre au nez. Non, non, je serai plus forte que ça. On a pas passé un an à s'engueuler pour que ça se finisse comme ça, maintenant, parce que j'ai peur et que je sais pas me contrôler. Je serai donc plus forte. Point barre. Et s'il s'avère que ce n'est pas vrai, je n'aurais plus qu'à ... changer de ville. Par exemple. Voilà, j'ai fait ma tartine sur la raison numéro 1, passons à la 2ème. Ma peur de celle-ci, à la limite, est beaucoup plus gérable. Parce que même si ça me semble aussi nous pendre au nez, je ne peux strictement rien y faire. Comment résumer les choses? Disons juste que mon homme et quelques uns de ses potes font plus ou moins partie d'une sorte de petite tribu, et qu'à force, on finit par connaître les tribus adverses. Et que bon. Je veux pas être là si jamais ça se tape dessus, honnêtement. Enfin oui bien sûr, c'est déjà arrivé, mais B n'y était pas. Alors que maintenant, ça n'est plus vraiment pareil. Je voudrais qu'il prenne soin de lui. Qu'il arrête de faire des choix qui puissent le foutre dans la merde. Mais ça, on en a déjà parlé, et on sait tous les deux qu'on va rester en désaccord. Alors moi je peux rien faire de plus, c'est sûr.

Halala. Des fois je me demande où je vais les chercher, toutes mes petites histoires. Pour me relaxer, le soir, je m'invente une vie merveilleuse où tout le monde m'adorerait très fort, où je me ferais kidnapper par le clan adverse, où je deviendrais toute maigre toute rikiki, où un des mecs du clan B tomberait amoureux de moi avant de me restituer au clan A, voyant mon malheur et ma déconvenue. Me demandez pas pourquoi ça me relaxe d'imaginer ça, mais ça me relaxe. Sans doute parce que c'est tellement plus romantique de cette façon plutôt que de la stricte vérité potentielle, où tout le monde se balancerait des couteaux dans la gueule, où, dans le pire des cas, ça se finirait très très mal, et en ce qui me concerne, je n'ai pas envie de m'imaginer perdre mes dents et mes cheveux pour finalement crever, alors autant se dire que quelqu'un va venir pour vous prendre en charge. Et puis, il faut bien l'avouer. Il me semble avoir tapé dans l'oeil d'un des mecs du clan B - et rendons lui justice, il est très beau aussi. Mais on s'approchera sans doute jamais, peut-être juste parce que hier soir il était devant le bar où on était tous, et qu'en voyant B et R sortir, tout le monde s'est fusillé du regard avant qu'il décampe, pour cause d'infériorité numérique. Putain de merde mais de quel monde je sors? pourquoi est-ce que tous mes potes, tous les mecs avec qui je m'entends sont des psychopathes en puissance? marre!!


ah. Et ça n'a rien à voir avec la choucroute, mais j'avais besoin de le dire là aussi: c'est qu'en ce moment, j'essaie d'arrêter d'être parfaite tout le temps. Alors je dis beaucoup de merdes, je bois beaucoup, je fais des paris débiles avec mon meilleur pote (je te parie qu'on va se faire virer de ce bar avant la fin de la soirée), je m'incruste avec les couples qui voudraient bien baiser tranquilles, je raconte ma vie à des gens qui n'en ont rien à foutre (genre la nana de mon agence immobilier), et puis je rigole beaucoup, parce que c'est tout de même plus marrant que de vomir matin midi et soir. Du moins, il me semble. Aujourd'hui.

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