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l'Extincteur
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l'Extincteur
15 décembre 2007

nuit

gerbeJe rentre tout juste chez moi et, disons le franchement, je suis dans le mal. Fait chier. Envie de rien foutre et pourtant les jours qui s'annoncent me fatiguent rien que d'en parler. Demain, auto école, courses à Leroy Merlin ou jsais pas quoi, puis si j'ai bien compris, attaquage de la peinture, du ménage, de la réparation du futur appart. Il me semblait avoir la motive tout à l'heure, en présence de M et de sa mère, très branchée déco, mais là je suis crevée d'avance et j'ai envie de fondre en larmes (ou de prendre un bain, ou de me droguer, ou de me faire sauter, ou de manger). Je sais même pas vraiment pourquoi. J'ai juste l'impression qu'à force de courir partout parce que je n'ai que ça à faire, je vais tout bonnement péter un plomb, me mettre à hurler en pleine rue et arracher mes fringues en braillant qu'un démon cornu me court derrière, pour ensuite me pisser dessus et me rouler dedans. Tout un programme.

ça m'énerve. tout m'énerve, en fait, mais pour ce soir, mon incapacité à ressentir quoi que ce soit de contraire à ce que mes interlocuteurs désirent quand je suis en face d'eux me tue. ça me donne vraiment envie de tout casser, ça. Quand j'en parle, on me dit souvent "bin t'as qu'à le dire, si t'es pas d'accord", et ça paraît très simple, mais le problème, c'est que sur le coup, j'en sais strictement rien. Le gros boulot de ma psy, en ce moment, c'est de me faire entendre que j'ai été dressée (c'est le mot qu'elle utilise) toute mon enfance à être ce que tout le monde veut, sinon je n'ai plus qu'à me foutre dans une poubelle. Alors voilà, en public, notamment avec des gens que j'apprécie et/ou que je crains (pour ce soir, c'était les deux, en la présence de la mère à M), j'en suis limite à nier tout ce que je suis, tout ce que je peux penser, le fait que je sois crevée en ce moment, que j'étais pas obligée de l'accompagner faire ses courses, que je suis pas obligée de passer mon week-end à peinturlurer, etc. J'ai envie de me flinguer, franchement. ça fait des années que ça dure, des années que je réalise seulement après coup que finalement, ce truc auquel j'ai dit oui, j'avais envie de dire non, ou de dire "je vais réfléchir", "je suis crevée", ou tout simplement, "je t'emmerde". Dans mon esprit, et sans doute conformément à tout ce que ma famille m'a fait bouffer gamine, mieux vaut souffrir en silence plutôt qu'ouvrir sa gueule et faire chier le monde. J'ai foutrement bien assimilé le principe, ha quelle merveille. Résultat, mon week-end va être encore plus crevant que mes semaines, moi qui ai déjà passé une aprème à chialer et deux soirées à me gaver et gerber, je suis absolument ravie. Certes, je peux toujours décommander, dire que je craque, que je pète un plomb, que je suis vidée, que je me tue à la tâche, que je suis une conne de pas l'avoir dit plus tôt, et je serai absolument pas crédible parce que j'ai passé ma soirée à montrer à quel point tout va bien, je suis parfaite, je rigole, je m'investis dans cet appart et j'ai même des idées déco, j'ai la patate, je suis en forme blablablabla et autres conneries. Bordel de bordel de bordel, mais putain mais il faut quoi pour que ça bouge un peu cette merde incrustée dans mon crâne? est-ce qu'il faut qu'on me secoue très très fort, qu'on me gueule dessus un truc genre "mais tu ressens quoi à la fin???"? est-ce qu'il faut que je me fasse une nouvelle période asociable, en sachant que c'est absolument pas le moment, que tout le monde compte sur moi, que j'ai déjà fait des faux plans cette semaine, et pourtant, que c'est ma seule façon de remettre des barrières entre moi et les autres, pour savoir où je suis, moi, avec eux? pourquoi est-ce que j'arrive pas à parler, à savoir ce que je ressens, sur le coup, pourquoi est-ce que j'ai si peur de déplaire? merde, je suis sûre que sa mère comprendrait, en plus. Et elle a rien à me dire, bordel, c'est pas moi sa fille. j'ai pourtant passé la soirée à essayer de lui plaire, pour ne pas avoir de retours, pour ne pas être critiquée, engueulée, regardée de travers. Alors oui, l'avantage de "ça", c'est que je suis tellement adaptable que je crois être capable de séduire à peu près n'importe qui, homme, femme, chien, cheval, tout le monde m'aime. Je suis franche (paraît-il), souriante, aimable, je ne juge pas les gens, au contraire j'accepte tout le monde comme il est, je critique rarement, ha oui ça les gens adorent. Je suis du coup capable de traîner autant avec des skinheads que des redskins, des racailles que des métalleux, des fashions, des homos, des suicidaires, des gens qui vont bien, tout le monde m'adore. Fantastique. Mais moi je me perds. Plus je fréquente des gens sans savoir ce que je veux, plus je me venge sur la bouffe (j'ai remarqué que quand je n'ai plus aucune volonté, il ne me reste que l'envie de manger), plus je me referme sur moi-même, plus je me sens disparaître, moralement parlant, dans le désir des autres - et plus j'ai envie de crever. C'est atroce, de se regarder faire sans pouvoir agir. J'ai l'impression d'être la spectatrice applaudissante de ma propre vie et ça me fout la gerbe. Comment faire pour retrouver ma volonté, ma volonté à moi, mes affects à moi, et ce en toute circonstance et avec n'importe qui, sans me dissoudre DANS les gens? pourquoi est-ce que je le sens jamais venir avant? pourquoi est-ce que j'ai pas de sonnette d'alarme qui me dit "halte là, t'es en train de faire de la merde et de t'oublier"? alors que les autres, ils l'ont, cette putain de sonnette. Toute cette histoire me fait chier de A à Z. Et j'ai même pas envie de me dire que demain ça ira mieux, parce que vu la journée que je vais me taper, ce sera pire. Toute la journée avec une femme qui me terrifie, génial. Toute la journée à ramper bêtement devant ses pieds, parce que j'ai peur. J'ai la gerbe d'avance. Et j'ai zéro envie de dormir, comme toujours. J'ai pas envie d'être à demain. J'aurais voulu passer un week-end relax, avec dodo matin midi et soir, et puis éventuellement une petite virée shopping, voilà ce que j'aurais voulu. JE ME DEGOUTE.

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Commentaires
D
nous somme nouveau sur canalblog<br /> alors au visite et ont laisse des coms au passage<br /> tres classe ton blog vraiment<br /> bonne continuation et longue vie a ton blog <br /> <br /> amicalement danslalune23
l'Extincteur
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