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l'Extincteur
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9 mars 2008

errance et triplex

erranceFin du week-end euphorique et alcoolisé, retour aux basses considérations matérielles et à l'angoisse du début de semaine. Cogitations cogitations. Aimerais parler d'un certain problème, mais pas possible cause suis sur blog public et n'aimerais pas que certaines personnes tombent dessus. J'en parlerai donc dans journal perso, ô combien privé. Mais n'empêche, problème A me prend la tête. Problème B, interrogations incessantes sur vie future. J'aurais tendance à voir à long terme, avec mon mec, à très long terme. Après m'avoir parlé de son ratage intempestif aux partiels, il m'a dit que s'il ratait encore son année, il se ferait flic. J'ai flippé. Flic. Keuf. Policier. Poulet. Agent des forces de l'ordre. Le truc qui représente à mes yeux: des belles jambes dans un treillis, des contrôles de papiers quand on a une sale tête (la seule fois où ça m'est arrivé, j'avais les cheveux verts...), des coups de matraque si on est pas cool; les bavures dont on parle aux infos, les bastons. A côté de ça j'ai vu mon mec, qui fume, boit, pas sportif pour un sou, pantouflard, qui fait des blagues de potache et me couvre de bisous. J'ai pas vu le rapport entre les deux, en fait. Et puis je me suis vue, moi. Dans cinq ou dix ans. Avec mon pseudo projet professionnel, psy.

Et là y a eu blocage.
Le métal, la musique, les fêtes, les coupes de cheveux, les fringues plus ou moins délirantes, les soirées bar et allumage de tronche? Mes envies de voyage, de concert, de rencontres, sexe et liberté, c'est où? Et mes études de psycho elles me mènent à quoi d'abord? c'est vraiment ça que j'ai envie de faire, soigner des gens? Et bon dieu, pourquoi est-ce qu'il ferait flic? - d'accord, c'est sur concours, pas besoin de bachoter à mort pour ça, enfin, si j'ai bien compris. mais bon, c'est le seul avantage. J'ai beau essayer, je le vois pas keuf. Je veux pas non plus qu'il parte de Grenoble pour aller faire des études à Bordeaux. Je veux pas d'une vie rangée.

 

Mon incapacité à faire des thunes aide encore moins dans mes projets d'avenir. J'ai pas envie, une fois que mes problèmes seront réglés, de faire une petite vie fade et tout ce qu'il y a de plus normal. Je déteste l'idée d'abandonner un jour mon look et mon mode de vie pour devenir conforme.


 

Y a des fois, dans le passé, où je me suis demandé si j'allais pas me tirer, tout simplement. Je vous l'accorde, ça allait très mal à ces moments là, mais je voulais partir. J'ai toujours eu envie de voyager, mais faute d'argent, ça s'est jamais fait, sauf quand c'était payé par la famille. L'an dernier, j'ai failli m'engager à l'armée, pour bouger et voir du pays. Pour avoir une certaine discipline, aussi. Je l'ai pas fait, après que ma psy m'ait dit que ce serait un magnifique suicide mental. (suite à quoi j'étais passé à une sorte de suicide beaucoup plus physique, mais passons). Le seul vrai départ que j'ai fait, c'est quand je suis partie de chez ma mère. Si j'avais pas eu la bonne idée d'aller voir ce qui pouvait bien se faire à l'hosto, je me serais retrouvée à la rue. Avec une bouteille de vodka, un ou deux chiens, un duvet et un trottoir. Ou un saut de cinq étages, si j'étais restée chez elle.

Peut-être que mon soucis, outre le fait que je sais pas à quoi me mènent mes études, c'est que je vois tout en noir et blanc. Pour moi, il y a soit la voie de la Raison, où je poursuis et réussis mes études bien tranquillement: je finis psy, avec plus ou moins d'argent, un apparte et un mec, après avoir fait une crise d'adolescence magnifique. L'autre voie, c'est le contraire. Quitter mon apparte, quitter les études et prendre l'option chien, bière et errance. Jusqu'à l'âge avancé de, disons, quarante ans, âge où je pourrais mourir sainement d'un coup de couteau ou d'une overdose. Je vous l'accorde, c'est pas franchement une vision de réussite sociale fulgurante, mais au moins, c'est intense.

 

J'avais une copine, au lycée, qui voulait partir vivre en Mongolie. Elle disait que c'était ça, la vraie vie, être au grand air et se démerder chaque jour, en corps à corps avec la nature. Je trouvais qu'elle avait raison. En Occident, tout me paraît sous cellophane, depuis notre nourriture jusqu'à nos loisirs. Je dis pas que le progrès c'est forcément une mauvaise chose, mais plutôt que moi, ça me parle pas plus que ça. J'ai juste tendance à penser qu'une belle chasse au mammouth, ça nous rappelle un peu plus ce qu'on est et ce dont on a vraiment besoin.


 

[Fin de l'article. En relisant, je me dis que je croyais pas être si déprimée, ce soir. ]

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