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l'Extincteur
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l'Extincteur
1 février 2008

de la direction

panneauxEt bien ça y est, j'ai internet. Merveilleux n'est-ce pas? alors, qu'est-ce que je vais pouvoir raconter dans mon blog, moi qui l'ai délaissé si longtemps? j'sais pas. Je pourrais raconter ma vie, pour reprendre mes bonnes habitudes. Ouais, ça me dit bien.

Alors voilà. Je suis dans le salon, entourée de cendriers, de portables, d'une télé qui me parle ce soir de vampires; il fait nuit, j'ai cours demain à huit heures, et ma colocataire dort juste à côté. Enfin, elle essaie de dormir. Y a pas à dire: cette fille est adorable, vraiment. Et coiffeuse. Ai eu droit à une coupe gratuite cette après-midi, c'est cool non? bon je l'avoue, elle est en apprentissage alors je lui ai servi de modèle pour qu'elle travaille sa technique, mais enfin, c'est pratique. Mais elle n'est pas que pratique, elle est même aimable, sympa, rigolote, bref, je suis contente, de ce point de vue, la colocation se passe vraiment bien. Elle m'apporte même des chocolats chauds/clopes quand je déprime dans ma chambre. Enfin! d'un point de vue financier, par contre, la colocation a plutôt tendance à me ruiner: j'achète deux fois plus de bouffe, sans parler de meubles et autres bordels pour aménager un peu cet apparte. Résultat: je suis ruinée, et j'ai pas payé ma psy depuis plus d'un mois. Il me faudrait du boulot. Ou autre chose, du moins, que mes quatre malheureuses heures de ménage par semaine, parce que ça me rapporte presque rien.

Le boulot. Voilà une chose qui m'angoisse terriblement. Plus le temps passe, plus j'ai peur. J'ai peur de rencontrer des patrons, d'être jugée, évaluée, regardée de tous les côtés; j'ai peur de devoir me vendre, d'être aimable, polie, gentille, mais pas esclave. Je sais pas faire. J'ai aussi une peur panique de devoir tenir des horaires réguliers. J'ai jamais su faire, ça, que ce soit au lycée ou à la fac, je passe mon temps à brasser mes emplois du temps comme je veux. Terrible. Et en même temps, je suis fatiguée de compter et recompter toutes les thunes que je claque, j'en ai marre de ne pas faire de cadeaux, marre de fumer des roulées, d'avoir des dettes, de devoir accepter de l'argent de la part de ma famille. Il faudra bien que j'y passe, alors. Après en avoir parlé à ma psy; j'angoisse suffisament pour me dire que y a quelque chose de pas normal là-dedans.

ah, ma psy, pilier de ma vie. En ce moment je lui parle beaucoup de corps. Du mien, bien sûr. Depuis que j'habite avec M, pour ne pas paraître trop atteinte ou ridicule, je passe mon temps à essayer de me rappeler que je suis mince, et honnêtement, j'ai beaucoup de mal. La semaine dernière tout particulièrement, j'avais envie de pleurer à chaque fois que je me regardais dans une glace tellement je me sentais grosse (difforme, obèse, dégoulinante de graisse, cachalot échoué, plus facile de rouler que de marcher etc.), et du coup, avouons le, je me suis remise au régime. Enfin, j'essaie de virer tout ce qui peut m'entourer de gras et je fais du sport presque chaque soir. En oubliant les mains et les jambes qui se remettent à trembler. Bordel, je perdrais bien cinq kilos. Pour être sûre, vous voyez, que je suis pas si grosse que ça. Pour penser que je suis pardonnée, de quoi je sais pas, mais pardonnée quand même. Pardonnée d'être là, peut-être. Oh pas besoin de s'affoler, le moral est pas si bas que ça, vraiment. En ce moment je suis souvent triste, mais curieusement, c'est pas de la tristesse comme avant, où je me disais que je voulais crever, que j'allais jamais m'en sortir, que des millions de choses et des millions de gens me faisaient chier et que c'était insurmontable. Non c'est plutôt du triste genre, soupir délicat, oh, mon dieu, je suis triste (le tout accompagné d'un battement de cil résigné, d'un air de chien battu, d'une grande inspiration, et ensuite j'essaie d'oublier). ça fait plus mélancolique que dépressif, quoi. C'est drôle. Et il y a aussi des jours comme ça, comme hier par exemple, où j'ai une patate d'enfer, où je suis tellement joyeuse que je rigole toute seule dans la rue et où j'envoie des textos à  mon mec pour lui raconter que je fais les soldes, que je claque mes thunes à tort et à travers et que je viens de manger un brownie au nutella (infâme tellement que c'est bon), que j'en ai plein les dents et que j'espère qu'il va bien, et qu'il balance des boulettes de papier sur ses profs quand il est en cours. Il Lolita_2000_Eme dit après que je suis trop mignonne, j'aime vraiment bien.
Et puis quoi. Avec mon mec, on baise comme des lapins. ça n'intéresse sûrement personne, mais j'ai envie de le dire. En fait, c'est comme si tout se passait bien, mais qu'il y a toujours ce truc qui cloche - la bouffe. Parce que voilà, je comprends pas la logique. Il y a ce côté où je m'habille de plus en plus féminine (voire aguichante, voire dévergondée, voire dépravée) et où je me conduis de plus en plus comme une nana (chiante, râleuse, jalouse); et il y a le côté où quand je parle à ma psy, je lui raconte à quel point je voudrais être un sac d'os, je lui décris ma vision de la chose, ce corps qui fait à la fois petite fille et à la fois cadavre, et à chaque fois, elle insiste sur le fait que c'est un corps asexué. Alors je me dis, y a uncapture_la_ptite_maigre truc qui coince. J'ai pas encore trouvé quoi. Je pense que quand je trouverai, ça va sans doute me faire un drôle d'effet, d'ici là, j'ai qu'à profiter des compliments de mon homme et faire abstraction du gras des brownies, ou même des brownies tout court - quand j'ai la motive.

Héhéhé. Moi qui croyais n'avoir soi-disant plus rien a dire, finalement ça sort plutôt bien. Plutôt même trop bien, je vais bientôt me faire éjecter du salon par ma coloc qui voudrait peut-être dormir sans bruit de frappement de touches forcené. Y aura pas internet dans ma chambre tant que je saurai pas résoudre certains bugs de windows, qui refuse de me  configuer un putain de réseau wifi, saloperie!!
et oh putain, merde, demain je dois me lever à 6h 30. J'ai TD de statistiques, imaginez un peu comment je suis motivée, wahouu. Trop pas motivée mais trop pas le choix non plus. Allons, je vais me coucher, messieurs, mesdames, mesdemoiselles. Je m'en vais imaginer un monde meilleur, un monde où je serais maigre, très maigre, mais sans aucun soucis de santé. Contente de vous avoir retrouvés.

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Commentaires
F
Moi aussi je suis contente de t'avoir retrouvé....<br /> Même si je ne laisse jamais de commentaires. (alors que je lis chaque article avec attention, mais bon)<br /> Mais aujourd'hui ça s'imposait, vu que c'est le retour de ta connection internet et donc des longs articles que je lis au beau milieu de la nuit parce que je ne veux pas me coucher...
l'Extincteur
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