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l'Extincteur
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l'Extincteur
21 octobre 2007

boulimie

Je crois que si ma psy ne m'avait pas tirée et traînée pour que j'arrête, j'aurais jamais eu le courage de le faire. Ou d'essayer. J'ai conscience que vomir c'est pas bon pour la santé, j'ai perdu quelques kilos et la santé n'est pas brillante, mais enfin, c'est toujours plus facile de cracher sa haine dans un sac poubelle que de la dire aux personnes concernées. C'est plus facile de se faire oublier et de faire disparaître son corps petit à petit que de se placer dans la vie, en ayant des désirs et des coups de gueule à passer.

Quand j'ai commencé à vomir, ça allait "bien". Presque bien: j'étais contente, je perdais du poids. Je flippais un peu, parce que pour avoir connu des boulimiques quand j'étais à l'hosto, je me rappelle que c'était pas une partie de plaisir et qu'on pouvait faire des arrêts cardiaques à cause de ça, mais dans mon entourage personne semblait vraiment paniquer. J'en avais parlé un peu à mes meilleurs amis, à ma psy, à ma mère adoptive. Il y a que ma psy qui m'a dit d'entrée de jeu que c'était pas bien. Les amis l'ont dit aussi, mais ça semblait leur
passer au dessus de la tête, après tout, c'est pas comme si j'étais anorexique, c'est tellement plus spectaculaire et flippant... quand à ma mère adoptive, N., ayant vomi pendant une bonne partie de sa jeunesse sans que ça devienne vraiment maladif, elle ne s'est franchement pas inquiétée. Pour elle, ça passerait tout seul. Alors pendant plusieurs mois j'ai laissé faire, au début c'était tranquille, je faisais ça une fois de temps en temps, ça me calmait c'était tranquille. Le soucis c'est qu'il y avait rien pour m'arrêter. Alors je l'ai fait de plus en plus souvent, plusieurs fois par semaine. La santé a commencé à se dégrader, beaucoup de vertiges, des chutes de tension. Mais j'ai continué, je savais pas comment on fait autrement.

Et puis en juin dernier, changement de donne : ma psy est en vacances, je vais mal, je force un peu sur les somnifères, reprend la scarification, vomis beaucoup.
Jusqu'à dormir 48h après une certaine soirée. Quand elle l'a su, ma psy a failli me découper en rondelles. Pour parler un peu d'elle, ma psy, je la vois un peu à la fois comme mon père et ma mère: c'est une forte femme, avec une voix qui peut être autant caressante que tonitruante, et qui est tout à fait capable de piquer des colères monstrueuses. Je le dis sans honte: elle me terrorise. Mais pas dans le mauvais sens vous voyez, je lui fais une confiance éperdue, et je sens bien que toutes les fois où elle hurle, c'est pour mon bien. Je sens bien que ce qu'elle dit est juste et fondé, sinon il y a belle lurette que j'aurais fui ailleurs.

Alors donc en juin, je me suis fait hurler dessus, et je me suis dit qu'il fallait arrêter. Suite à quoi, je suis partie quelques semaines chez une de mes meilleures amies à la campagne et j'ai vu ici à quel point j'étais déjà bloquée dans la boulimie. En rentrant, j'ai réussi à faire une pause de deux semaines environ, et ensuite j'ai réattaqué, en pire. J'ai fait ça tous les jours, j'ai claqué des thunes monstrueuses pour vomir. Et je me suis de nouveau fait hurler dessus, alors le message a fini par passer.

                                                                                    boulet

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